« Nous avons réalisé le rêve démocratique de nos aïeux. Taïwan va connaître son premier transfert pacifique du pouvoir. » C'est par ces mots que Chen Shui-bian a salué la foule qui l'acclamait au soir du scrutin, le 18 mars dernier. Si elle a été rendue possible par des luttes fratricides au sein de l'ancienne majorité, la victoire d'un candidat de l'opposition est somme toute la suite logique du processus de démocratisation enclenché dans les années 80. C'est la deuxième élection présidentielle au suffrage universel direct et la première alternance au niveau le plus élevé de l'Etat.
La victoire d'un parti d'opposition prônant l'indépendance est par ailleurs le signe que l'idée de souveraineté nationale est bien ancrée dans la conscience collective. Un vote pour le Parti démocrate-progressiste (PDP), tonitruait Pékin, serait un vote pour la guerre un argument repris en choeur par les adversaires de Chen Shui-bian, et qui a bien failli lui coûter la victoire. « C'est un moment sacré de l'histoire de Taïwan, a déclaré le président élu. Nous avons surmonté l'obscurité et la peur grâce à l'amour et à l'espoir. [Les Taïwanais] ont montré qu'ils étaient déterminés à soutenir la démocratie avec leurs votes. Ce n'est pas une victoire pour moi-même et Annette Lu, ou pour le PDP : c'est une victoire pour la population de Taïwan et pour la démocratie. »
Chen Shui-bian, 49 ans, avocat de formation, a épousé la cause des indépendantistes en 1980, lorsqu'il a accepté de rejoindre l'équipe de la défense des « Huit de Kaohsiung », jugés pour sédition. Il a été député au Yuan législatif et maire de Taïpei.
Annette Lu, 55 ans, juriste, fait partie des huit militants qui furent emprisonnés pour leur rôle dans « l'Incident de Kaohsiung ». Elle est titulaire de deux Master's en droit, de Harvard et l'Université de l'Illinois. Elue députée au Yuan législatif en 1992, puis chef du xian de Taoyuan en 1997, Annette Lu participe activement aux activités de promotion de Taïwan sur la scène internationale et a publié une douzaine d'ouvrages se rapportant à la condition féminine.

Ayant solennellement renoncé à déclarer unilatéralement l'indépendance sauf en cas d'agression continentale et se présentant comme « président de tous les Taïwanais » , le président élu a promis de se tenir à l'écart des activités du PDP.
S'exprimant en anglais, Annette Lu a quant à elle souligné le sens de cette victoire dans la perspective de sa lutte pour la cause des femmes. «Taïwan est devenue aujourd'hui le premier pays ayant un héritage culturel confucéen à élire une femme à la vice-présidence, a-t-elle déclaré. Taïwan peut être fière d'être l'un des rares pays à atteindre l'objectif déterminé par la Conférence internationale des Nations unies sur la femme en 1995 : donner aux femmes une participa tion égale en politique et dans la société d'ici l'an 2000. »

La carte électorale fait clairement apparaître un clivage Nord-Sud persistant : au Nord, industriel et autrefois bastion du KMT, les supporters de James Soong et les « continentaux » dominent, tandis qu'au Sud, plus rural, les « taïwanais de souche », partisans de Chen Shui-bian, ont l'avantage. Au total, plus marquant encore est le recul du KMT, qui ne domine dans aucune circonscription électorale.
Dans le camp des perdants, Lien Chan, le candidat du Kuomintang (KMT), a assumé la responsabilité du revers infligé au parti qui domine la vie politique insulaire depuis 54 ans. Après la défaite vient le temps de la réflexion et de l'introspection, a déclaré le vice-président sortant, visiblement affecté, avant de féliciter ses adversaires victorieux. « J'espère que vous conduirez Taïwan dans [cette] nouvelle phase avec une grande ouverture d'esprit et une nouvelle façon de penser », a-t-il ajouté.
Vincent Siew, premier ministre de l'ancienne majorité et colistier de M. Lien Chan, a lui aussi reconnu le caractère symbolique de la défaite de son parti. «Cet échec est une amère leçon pour le KMT, a-t-il dit, mais cela devait arriver sur la route de la démocratie. »
Contestations
Cette modération n'était pas partagée par tous. La vieille garde du KMT a accueilli avec colère et consternation la cuisante défaite de Lien Chan, le dauphin de Lee Teng-hui. Un groupe d'irréductibles du KMT brandissant qui le portrait de Chiang Ching-kuo qui le drapeau nationaliste a manifesté pendant plusieurs jours, parfois avec violence, devant le quartier général du KMT. «Lee Teng-hui, démission!» , ont hurlé les mauvais perdants, au son des cornes de brume, accusant le président sortant, qui est aussi président du KMT, d'avoir divisé le parti et fait le jeu de l'opposition en défendant Lien Chan contre James Soong. L'ancien gouverneur de la province de Taïwan avait quitté le KMT avec éclat pour mener sa propre campagne après s'être vu refuser l'investiture du parti au profit de Lien Chan, entraînant dans sa suite hors du KMT une bonne partie de ses personnalités et de ses électeurs. Lors de la dernière semaine de campagne, des appels à « laisser tomber Lien pour sauver Soong » ou « laisser tomber Lien pour sauver Chen » ont semé la confusion dans l'électorat pro-KMT.

A la veille des élections, Lee Teng-hui et Lien Chan (au centre), croyaient encore à la victoire. Lien Chan prend acte de la défaite, au soir du 18 mars (ci-dessous).
Le verdict des urnes est donc une demi-surprise, dans la mesure où le parti centenaire était sorti affaibli de plusieurs mois de virulentes joutes verbales avec l'ancien favori de Lee Teng-hui. James Soong a terminé en deuxième position, avec 36,83% des voix, loin devant Lien Chan, qui n'a rassemblé que 23,1% des suffrages. On ne peut que dresser un parallèle entre ce match à trois et celui qui vit la victoire du même Chen Shui-bian en 1994 à la mairie de Taïpei, contre Huang Ta-chou, le candidat du KMT et Jaw Shau-kong, transfuge du KMT et candidat du Nouveau parti (NP) qui venait d'être créé.
La victoire aurait pu appartenir à James Soong. En s'abstenant de définir trop exclusivement sa plateforme électorale, celui-ci a canalisé des aspirations diverses, parfois antagonistes, rassemblant sous la même bannière des tenants de la ligne conservatrice du KMT et des réformateurs. Il a surtout capitalisé sur une image populiste d'homme de terrain efficace et près du peuple une image acquise lors de son mandat de gouverneur de la province de Taïwan qui a presque fait oublier à ses électeurs les accusations de détournement de fonds portées contre lui par le KMT en pleine campagne électorale.
L'effet Lee Yuan-tseh
Les 300 000 voix qui ont fait peser la balance du côté de Chen Shui-bian, s'accordent à dire les observateurs politiques, le vainqueur les doit vraisemblablement à l'appui de dernière minute de Lee Yuan-tseh. Le respecté Prix Nobel de chimie a providentiellement quitté son poste de directeur de l'Academia Sinica pour rejoindre l'équipe de conseillers du candidat du PDP. Malgré ou grâce à son inexpérience du pouvoir et de la politique, cet ami personnel de Lee Teng-hui bénéficie d'une aura exceptionnelle, et est considéré comme la garantie d'un gouvernement «propre » et d'un dialogue constructif avec la Chine continentale.



Les scores marginaux de Li Ao (en haut) et Hsu Hsin-liang ne pouvaient influencer les résultats. Quant à Lien Chan, après sa confortable victoire aux côtés de Lee Teng-hui en 1996, sa 3e place est d'autant plus décevante.
Décomposition, recomposition
Cette victoire aux multiples facettes souligne avant tout l'effondrement du Kuomintang, usé par un demi-siècle de règne sans partage sur la République de Chine à Taïwan. Elle amorce, présagent les observateurs, de profonds changements dans la vie politique locale. Elle démontre aussi combien le désir de changement était fort dans la population : bian tian , littéralement « changeons de ciel » , c'est-à-dire de dirigeants, disait un des slogans du PDP. Le règne du KMT à Taïwan remonte à la rétrocession par le Japon de Taïwan à la Chine, en 1945.
Outre la résolution de la question des relations avec la Chine, le thème principal de cette campagne n'était ni l'amélioration de la couverture sociale ni la défense de l'emploi ou des conditions de travail, comme c'est souvent le cas dans d'autres pays, mais la lutte contre la corruption et les financements occultes. Les propositions du KMT n'ont su ni susciter la confiance des électeurs ni les fédérer : alors qu'il compte officiellement 2 millions de membres, le parti n'a obtenu que 2,9 millions de voix.
Le Kuomintang est donc au bord de l'éclatement. Renonçant à conserver ses fonctions de président du KMT jusqu'en septembre comme il l'avait initialement annoncé, Lee Teng-hui a transmis la direction du parti à Lien Chan, jusqu'ici premier vice-président du KMT, dès le 24 mars. Le grand vaincu des ces élections se retrouve donc, à la tête d'un parti amoindri, investi d'une difficile mission de «localisation» (lire : « taïwanisation ») et de démocratisation de l'appareil.
Renonçant au levier financier du parti communément considéré comme le plus riche du monde et dont il fut un des apparatchiks James Soong a créé sa propre formation politique, le Parti pour le Peuple, qui a tout de suite absorbé 17 députés au Yuan législatif, dont 11 transfuges du KMT. Avec moins d'une centaine de sièges, le parti nationaliste n'a donc plus la majorité absolue dans cet organe législatif.
Autre conséquence annoncée de cette élection, la réforme du Nouveau parti. Créé en 1993 par une fraction dissidente du KMT, le Nouveau parti cherche son identité. Il était représenté lors de cette élection par Li Ao, un célèbre écrivain et commentateur politique qui n'était pas membre du NP et qui a fini par appeler les électeurs à voter pour James Soong, l'un de ses concurrents. Le NP, que certains observateurs voyaient disparaître, a réaffirmé sa volonté de jouer un rôle distinct dans la vie parlementaire du pays et écarté la possibilité d'une fusion avec le parti de James Soong.
Enfin, le PDP lui aussi réfléchit à ses objectifs. Le départ de Hsu Hsin-liang à cause de profondes divergences de vues notamment sur la question de la réunification, et l'événement fondamental constitué par l'élection de Chen Shui-bian suscitent quelques interrogations sur la validité des statuts actuels du parti, qui appellent notamment à la consultation de la population par référendum sur la question de l'indépendance et au changement du nom du pays en «République de Taïwan». Il est révélateur à cet égard que le Parti de l'indépendance de Taïwan (TAIP), créé il y a trois ans par un groupe de dissidents du PDP de la ligne dure indépendantiste, ait perdu d'un coup 23 de ses membres fondateurs : le 7 avril, ceux-ci tiraient leur révérence, estimant que leur mission consistant à mettre un indépendantiste au sommet de l'Etat était remplie.
Changement de direction
Chen Shui-bian dispose de deux mois pour composer son équipe gouvernementale. Le nouveau Cabinet qui se dessine en ce milieu de mois d'avril comporte une proportion importante de femmes et de personnalités hors appareil choisies pour leur expertise dans un domaine particulier, mais aussi des personnalités de l'ancienne majorité : n'ayant pas la majorité parlementaire, Chen Shui-bian doit gouverner avec ses adversaires d'hier un exercice dans lequel il avait excellé lors de son passage à la mairie de Taïpei.

Chen Shui-bian savoure son triomphe aux côtés de sa colistière Annette Lu (à g.) et de son épouse Wu Shu-chen (à d.).
Apportant la preuve de ses qualités de stratège, Chen Shui-bian a surpris et rassuré l'opinion publique en offrant le poste de premier ministre à Tang Fei, ministre la Défense dans le cabinet sortant et membre du KMT. La nouvelle a fait oublier la déception de voir Lee Yuan-tseh décliner l'offre. Le général Tang Fei semble en effet réunir toutes les qualités : « continental » et fidèle du KMT, sa position à la tête du gouvernement apaise les rancoeurs au sein du parti défait ; militaire illustre (il fut pilote de chasse dans sa jeunesse, chef d'Etat-major des armées entre 1998 et 1999), il conserve l'allégeance de l'armée à un Etat qui autrement aurait peut-être été fragile ; habitué des allées du pouvoir, il bénéficie du respect des députés ; ancien attaché militaire en Afrique du Sud, enfin, il a une connaissance sur le terrain du jeu diploma tique.
Cette pièce maîtresse en place, Chen a continué sa chasse aux talents, recrutant notamment Tien Hung-mao (le président et directeur de l'Institut pour la recherche en politique nationale) aux Affaires étrangères et Chen Ting-nan à la Justice, ainsi que Mesdames Chang Po-ya (l'un des principaux architectes du Plan national d'assurance-santé, actuellement maire de Chiayi) à l'Intérieur et Chung Chin (chercheur à l'Institut Chung-Hua de recherche économique) à l'office d'Information du gouvernement.
Entre autres priorités, la nouvelle équipe dirigeante promet la réforme du système judiciaire, la lutte contre l'affairisme et la refonte du système parlementaire actuellement bicaméral : l'Assemblée nationale serait sinon supprimée, en tout cas dépouillée d'une grande part de ses pouvoirs de réforme constitutionnelle, pouvoirs qui seraient confiés au Yuan législatif.
Chen bénéficie d'une image de réformateur, acquise lors de son mandat de maire de Taïpei. On lui prête dynamisme et détermination. Mais aura-t-il les moyens de démanteler le réseau d'influence du richissime KMT, et saura-t-il maintenir la confiance des investisseurs? Les mouvements de panique qui ont secoué la Bourse quelques jours avant le scrutin n'ont été que de courte durée : dès le 20 mars, le TAIEX se redressait, à la faveur de la relative modération des propos de Jiang Zemin. Quoi qu'il en soit, nombre d'investisseurs étrangers ont avant et après les élections réaffirmé leur confiance dans la bonne santé de l'économie taïwanaise.
Une nouvelle image internationale
Le monde retiendra que la République de Chine à Taïwan ne peut plus être assimilée à la Chine nationaliste d'hier ni au Kuomintang. Que les Taïwanais ne sont pas sujets de Pékin. Que Taïwan est une démocratie véritable, qui laisse la parole aux femmes et à l'opposition. A ce titre, le résultat du 18 mars dernier est particulièrement embarrassant pour Pékin, alors que nombre de militants pro-démocratie de Tiananmen sont toujours en prison.
« Nous serons des faiseurs de paix, pas des fauteurs de trouble » , déclarait en anglais Annette Lu au soir de la victoire, clairement à l'intention de l'administration Clinton, qui avait accusé Taïpei de façon à peine voilée de provoquer l'ire de Pékin.
L'ironie du sort veut que ce soit justement l'ennemi juré de Pékin, le candidat qui attirait toutes ses foudres, qui se pose aujourd'hui en homme de paix et de dialogue. Chen Shui-bian a proposé d'organiser un sommet de la paix et réitéré son désir de se rendre personnellement sur le continent pour rencontrer les dirigeants chinois ou bien de les accueillir à Taïpei, avant son investiture au mois de mai. Tous les sujets, a-t-il dit, peuvent être discutés, du moment que la formule « une Chine » n'est pas posée comme principe absolu par les interlocuteurs continentaux. La réaction modérée de Pékin aux résultats était jugée encourageante et constructive, à Taïpei comme à Washington.
Dans une perspective diplomatique élargie, Annette Lu a évoqué la réévaluation probable de la ligne diplomatique suivie jusqu'ici par la République de Chine, afin de mettre un terme à ce qu'elle appelle « le jeu des nombres ». Rien ne sert, explique-t-elle en substance, de se concentrer sur le nombre des alliés diplomatiques de Taïpei : privilégier les relations avec des Etats souvent minuscules et désargentés n'a jusqu'ici pas eu les effets escomptés. La «diplomatie du chéquier», estime-t-on dans la nouvelle équipe dirigeante, est un gaspillage des deniers de l'Etat, et donc du contribuable. Plutôt que de se focaliser sur la réintégration de la République de Chine à l'ONU, mieux vaut améliorer les relations avec l'Union européenne. Cependant, les grandes orientations de la diplomatie taïwanaise devraient être conservées, et les engagements du précédent gouvernement, notamment une aide très controversée de 300 millions de TWD au Kosovo, seront probablement tenus.
Repères biographiques
Chen Shui-bian («A-bian»)
1951 : naît dans le xian de Taïnan, dans une famille de paysans pauvres.
1974 : diplômé (Bachelor's degree) de la faculté de droit de l'Université nationale de Taïwan.
1975 : épouse Wu Shu-chen, fille d'un docteur, contre la volonté de celui-ci.
1976 : entre dans un cabinet d'avocat et se forge rapidement une réputation d'expert en droit maritime.
1980 : sur les conseils de sa femme, accepte de re joindre l'équipe de la défense des « Huit de Kaohsiung ». Au banc des accusés se trouvent entre autres Annette Lu et Huang Hsin-chieh.
1981 : se présente dans le mouvement d'opposition à l'élection des conseillers municipaux de Taïpei. Elu, il restera quatre ans au conseil municipal de la capitale.
1985 : échoue à l'élection du chef du xian de Taïnan. A la sortie d'un meeting post-électoral, son épouse est grièvement accidentée par un véhicule agricole. Wu Shu-jen est depuis confinée à un fauteuil roulant.
1986 : condamné à huit mois de prison et une amende de 2 millions de TWD à la suite d'un procès en diffamation intenté contre lui par Elmer Feng, un de ses adversaires politiques.
1987 : entre au PDP, dont il est nommé membre du comité permanent.
1989 : élu député au Yuan législatif.
1994 : élu maire de Taïpei au terme des premières élections au s.u.d du maire de la capitale.
1998 : brigue un second mandat municipal mais est vaincu par Ma Ying-jeou, le candidat du KMT.
2000 : élu président de la République de Chine.
Annette Lu (Lu Hsiu-lien)
1944 : naît dans le xian de Taoyuan, dans une famille pauvre. Son père tentera par deux fois de la vendre.
1967 : obtient un Bachelor's degree en droit de l'Université nationale de Taïwan.
1971 : obtient un Master's de droit comparé de l'Université de l'Illinois. Chef de section au Yuan exécutif jusqu'en 1974.
1977 : obtient un Master's de droit de Harvard.
1979 : pour avoir prononcé un discours sur les droits de l'homme lors de « l'Incident de Kaohsiung », est arrêtée et condamnée à 12 ans de prison pour « sédition ». Sera adoptée par Amnesty International comme « prisonnier de conscience ».
1985 : atteinte d'un cancer, elle est libérée sur parole, au bout de 1933 jours de détention.
1987 : distinguée pour son combat en faveur des droits de l'homme par l'Association des professeurs du Massachusetts
1991 : organise le Comité pour la participation de Taïwan aux Nations unies.
1992 : élue députée PDP au Yuan législatif.
1994 : organise la Conférence internationale de la femme.
1996 : nommée conseillère à la Présidence par Lee Teng-hui.
1997 : élue chef du xian de Taoyuan.
2000 : élue vice-présidente de la République de Chine.